L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) au cours de la grossesse est une situation devenue fréquente. La prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant (TME) reste l’enjeu principal d’une grossesse menée chez une patiente vivant avec le VIH, même si les immenses progrès réalisés ont permis de réduire drastiquement cette TME, qui est actuellement inférieure à 1 % dans notre pays : 0,3 % entre 2010 et 2015 en France métropolitaine.

Les recommandations françaises rédigées par un groupe d’experts permettent une prise en charge bien codifiée dans la plupart des situations ; elles ont fait l’objet d’une actualisation en octobre 2017. Restent, bien entendu, des situations cliniques complexes ainsi que des questions quant à la prise en charge de nos patientes. Les toxicités maternelles, obstétricales et surtout fœtales des antirétroviraux posent question. Le suivi des enfants séronégatifs mais exposés aux antirétroviraux in utero reste fondamental.

Épidémiologie de l’infection par le VIH chez la femme enceinte

Les progrès de prise en charge des patientes vivant avec le VIH et l’amélioration de leur pronostic ont engendré de profonds changements dans la pratique des médecins mais surtout dans les projets des patients : le nombre de grossesses a ainsi augmenté et on estime le nombre de naissances de mères vivant avec le VIH en France à 1 500 par an, ce qui correspond à 2 naissances pour 1 000. Ces données épidémiologiques sont issues de l’Enquête Périnatale Française (EPF) : étude prospective multicentrique de la transmission du VIH1 et/ou VIH2 et de sa prévention (ANRS CO 01/EPF) [1]. L’EPF existe depuis 1986 et recrute environ 75 % des accouchements chez les patientes infectées par le VIH, ce qui en fait un outil unique au monde et très représentatif de la situation française.

La TME

Il existe de[...]

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