Rupture prématurée des membranes avant terme : peut-on envisager le retour à domicile ?

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La rupture prématurée des membranes (RPM) avant terme survient dans 1-3 % des grossesses et est une des causes principales de prématurité. Elle est responsable d’hospitalisations prolongées avec une morbi­mortalité maternelle et néonatale non négligeable [1].

La pratique habituelle de prise en charge des RPM non compliquées (travail prématuré, hématome rétroplacentaire, infection intra-utérine) consiste en une hospitalisation dans une maternité de niveau adapté, avec expectative jusqu’à 37 semaines d’aménorrhée (SA), terme de déclenchement.

L’hospitalisation à domicile (HAD) est répandue en obstétrique, notamment pour la prise en charge du post-partum précoce [2]. Pour les RPM, l’objectif de l’HAD est multiple : permettre aux patientes d’avoir une meilleure expérience de leur grossesse, libérer des lits d’hospitalisation, diminuer le risque de chorioamniotite nosocomiale et diminuer les coûts. Elle reste toutefois insuffisamment évaluée dans le cadre des RPM.

Seulement deux essais randomisés

Une méta-analyse de la Cochrane en 2014 a repris les deux essais randomisés ayant évalué l’HAD en RPM [3].

>>> Le premier essai a été publié en 1993 par Carlan et al. et les patientes étaient considérées comme éligibles (n = 63) si la grossesse était monofœtale, si elles n’avaient pas accouché 72 heures après la RPM, si la présentation était céphalique, s’il n’y avait aucun signe d’infection intra-utérine, s’il existait une citerne de liquide amniotique de plus de 2 centimètres avec une dilatation cervicale inférieure à 4 centimètres et si la patiente habitait à proximité de l’hôpital.

>>> Le second essai, publié par Ryan et al., retenait comme critère d’éligibilité une grossesse monofœtale en présentation céphalique, sans contraction utérine, ni dilatation cervicale, ni signe infectieux, et un lieu de résidence proche de l’hôpital [4].

À partir des résultats de ces deux essais randomisés, la méta-analyse retenait 116 patientes avec RPM avant terme ayant les critères d’éligibilité précédemment décrits et randomisées après 48 à 72 heures de surveillance hospitalière initiale en deux groupes : maintien en hospitalisation conventionnelle ou prise en charge à domicile. Le risque de mortalité périnatale n’était pas augmenté en cas de prise en charge à domicile (RR = 1,93 [IC 95 %[...]

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À propos des auteurs

CHU Lille, Hôpital Jeanne de Flandre, Clinique d’obstétrique, LILLE.

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