Ménopause et risque cardiovasculaire : quel bilan demander ?

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Les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent la première cause de mortalité chez la femme [1] devant les pathologies néoplasiques [2-4]. Même si la mortalité post-infarctus a chuté de manière drastique [5], elle reste encore supérieure chez la femme et cela persiste après ajustement sur l’âge et les comorbidités [6]. Nous observons récemment une augmentation de l’incidence des hospitalisations pour infarctus du myocarde (IDM) chez la femme, en particulier avant l’âge de 60 ans [7]. En France, les MCV sont responsables de 51,4 décès pour 100 000 femmes de 35 à 74 ans, dont 11,9 décès liés à la maladie coronaire [8].

Une évaluation précoce du risque cardiovasculaire (RCV) est donc nécessaire pour identifier les patientes à haut risque de développer une MCV, et ce afin de pouvoir intervenir précocement pour en améliorer le pronostic. En effet, en dehors de l’âge et de l’hérédité, tous les autres facteurs de risque cardiovasculaire sont modifiables (tableau I) et leur correction permet de ralentir la progression des MCV. L’estimation du niveau RCV constitue la base de la prévention, il est impératif de pouvoir la réaliser de manière fiable et précise. Il est important de préciser qu’estimer un niveau de RCV est clairement dissocié du dépistage de la MCV, en particulier de l’ischémie silencieuse [9].

L’identification de facteurs de risque CV chez des patientes n’est pas du seul apanage de la consultation spécialisée. Elle relève du suivi, notamment gynécologique, en particulier à l’approche de la ménopause. L’existence de ces facteurs de risque permet d’orienter alors les patientes en cardiologie afin de mettre en place un suivi adapté et des investigations éventuellement plus poussées. Les scores de risque existants, américain (Framingham risk score, FRS), européen (SCORE 2) [10] ne permettent pas une estimation fiable chez la femme : à FRS intermédiaire similaire, les femmes vont présenter bien plus d’événements CV que les hommes [11].

Le score de Reynolds permet d’intégrer des marqueurs d’inflammation et métaboliques plus sensibles chez la femme [12]. La nécessité d’une approche spécifique de ce risque par une collaboration cardiologique et gynécologique a d’ailleurs fait l’objet d’un article de revue[...]

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À propos de l’auteur

Institut de Cardiologie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, PARIS.