Leucoplasie vulvaire

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Les leucoplasies correspondent à une définition clinique : il s’agit d’une lésion blanche qui survient exclusivement sur les muqueuses et qui ne s’efface pas aux frottements. En revanche, ces lésions correspondent à des lésions histologiques très différentes et de gravité très variable, allant d’un simple condylome à un carcinome déjà invasif. Un examen histologique est donc indispensable dans tous les cas.

>>> Les lésions bénignes se présentant sous forme de leucoplasie peuvent être rapportées :
– à un lichen plan (LP) sous forme de plages blanches, comme au niveau buccal. Elles sont généralement associées à des lésions plus typiques de LP ;
– à une zone de lichénification liée à un prurit localisé sine materia ;
– à des condylomes plans parfois regroupés en petites plaques.

>>> Les leucoplasies sont surtout l’apanage des lésions précancéreuses épithéliales à type de néoplasie intra-épithéliale ou NIE (ou VIN au niveau de la vulve). Ces lésions relèvent de deux grandes étiologies : les infections à HPV oncogènes et certaines dermatoses d’évolution chronique non ou mal prise en charge. On distingue donc les VIN HPV-dépendantes ou VIN bowénoïdes (classique) qui regroupent deux entités clinique et évolutive différentes :
les papuloses bowénoïdes (PB), qui réalisent des petites maculo-papules ou de petites plages leucoplasiques, généralement impossible à distinguer des condylomes plans bénins. Ces lésions surviennent généralement chez des sujets jeunes et évoluent rarement en carcinome invasif, sauf chez les patients immunodéprimés. Leur traitement est le même que celui des condylomes, mais elles sont généralement plus -récidivantes ;
la maladie de Bowen (MB) qui réalise une plaque leucoplasique, en principe isolée d’évolution lente et centrifuge, et survenant surtout chez la femme autour de la ménopause (fig. 1). En revanche, en l’absence de traitement et du fait de l’allongement de vie de la population, cette lésion va évoluer tôt ou tard en -carcinome épidermoïde (CE) invasif. Le traitement repose sur l’exérèse chirurgicale avec une marge de 5 mm environ. Mais des études ont rapporté l’intérêt d’un traitement médical local par imiquimod.

Dans tous les cas (PB et MB), un bilan de l’extension de l’infection à HPV et nécessaire (colposcopie…), mais aucun bilan radiologique n’est indiqué car il s’agit de lésions intraépithéliales n’ayant pas franchi la membrane basale.

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, Hôpital Saint-Louis, PARIS.