La colposcopie chez les femmes immunodéprimées  : avez-vous bien tout regardé ?

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Patiente de 48 ans adressée en colposcopie après un frottis LSIL (lésions intraépithéliales de bas grade). Elle est suivie pour une polyarthrite rhumatoïde traitée depuis 10 ans par méthotrexate et biothérapie. Non fumeuse, sous microprogestatif, asymptomatique. Dernier frottis normal (janvier 2024).

Colposcopie

Inspection minutieuse de la filière ano-génitale (étape clé chez les femmes immunodéprimées) :
– vulve : lésions condylomateuses vestibulaires multiples bilatérales (fig. 1) ;
– marge anale : lésion plane leucoplasique de la marge anale gauche avec ponctuations larges irrégulières (fig. 2A) et acidophile (fig. 2B) évocatrice d’une lésion HSIL (lésion malpighienne intra­épithéliale de haut grade) ;
– col : aspect macroscopique normal sans préparation (fig. 3A) ; acidophilie fine sur trois quadrants (ZT2, TAG1) après acide acétique (fig. 3B) ; iodonégativité inhomogène à limites nettes après Lugol (fig. 3C) ;
– vagin : lésions iodonégatives multiples au cul-de-sac latéral gauche (fig. 4A), et une lésion unique au cul-de-sac postérieur (fig. 4B).

Histologie :
– col : CIN1 (biopsies col à 6 h et 12 h) ;
– vagin : VaIN1 (cul-de-sac postérieur) ;
– marge anale : AIN III à la suite d’un examen proctologique avec anuscopie haute résolution.

En pratique

Les femmes immunodéprimées incluent les femmes vivant avec le VIH (FVVIH), les patientes sous immunosuppresseurs ou immunomodulateurs, les femmes greffées et celles atteintes de déficits ou désordres immunitaires chroniques (particulièrement le lupus érythémateux disséminé même non traité). L’immunodépression est susceptible de favoriser la persistance de l’infection à HPV ou d’une réactivation des infections HPV latentes, en raison d’une diminution de la clairance virale et d’une persistance du virus de façon prolongée. En conséquence, la prévalence des HPV oncogènes semble plus élevée dans cette population et, donc, responsable d’un risque accru de lésions HPV induites souvent multifocales et récidivantes [1].

En juin 2024, l’ANRS Maladies infectieuses émergentes et le Conseil national du sida (CNS) ont publié des recommandations spécifiques pour le dépistage du cancer du col de l’utérus chez[...]

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À propos de l’auteur

Activité libérale, PARIS. Hôpital Paris Saint-Joseph, PARIS.