Césarienne et VIH

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Y a-t-il vraiment encore un sujet concernant la césarienne chez les patientes enceintes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ? C’est la question que l’on peut se poser compte tenu de l’évolution de l’épidémiologie de l’infection et du taux de transmission de la mère à l’enfant (TME) du virus inférieur à 1 %. Bien entendu, la réponse est oui. En effet, même si en France la plupart des patientes séropositives pour le VIH sont bien suivies et ont une charge virale indétectable au moment de l’accouchement – ce qui autorise une prise en charge “prudente” mais proche de celle des patientes séronégatives –, il y a toujours des patientes enceintes mal contrôlées sur le plan immuno-virologique, que ce soit pour des raisons d’observance, de tolérance ou parce que leur virus est devenu multirésistant.

Il y a également des patientes chez lesquelles la grossesse reste une circonstance de découverte de l’infection, et il existe des patientes chez lesquelles survient une authentique primo-infection. Chez ces patientes à charge virale non indétectable, une réflexion quant à la prise en charge doit avoir lieu et la place de la césarienne doit impérativement être discutée.

Par ailleurs, de nombreuses patientes ont eu une césarienne programmée systématique afin de diminuer le risque de TME lors d’une grossesse antérieure ; elles ont donc un utérus uni- voire multicicatriciel, ce qui va entrer en ligne de compte lors de la décision du mode d’accouchement.

Pour ces raisons, à la fois immuno-virologiques et obstétricales, le taux de césariennes chez les patientes infectées par le VIH est plus de deux fois supérieur à celui de la population générale et reste un enjeu de santé publique.

Épidémiologie de l’infection par le VIH chez la femme enceinte

L’infection par le VIH au cours de la grossesse est une situation fréquente. Les progrès de prise en charge des patientes infectées par le VIH et l’amélioration de leur pronostic ont engendré de profonds changements dans la pratique des médecins, mais aussi dans les mentalités et dans les projets des patients. Le nombre de grossesses a augmenté et on peut estimer le nombre de naissances de mères séropositives pour le VIH en France à[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gynécologie-obstétrique, Hôpital Robert-Debré, PARIS.